L’argent dans la littérature
Les textes ci-dessous sont pour la plupart tirés d’œuvres littéraires. Ils ont vocation à proposer des éclairages inattendus ou paradoxaux sur l’argent et à susciter vos commentaires, vos questions ou même vos joyeuses contestations…
Le titre et la présentation de chaque texte sont de l’Université populaire de l’argent (UPA).
Posséder ou partager ?
Dans un petit village rural d’Espagne au début de la guerre civile (1936), José, fils de paysans pauvres d’environ 20 ans et républicain, raconte à sa jeune sœur Montse (environ 15 ans) ses pensées révolutionnaires.
L’argent, putain commune à tous les hommes
Timon, ruiné et abandonné de tous après avoir dilapidé sa fortune au profit d’amis parasites, découvre soudain un trésor…
L’argent, grand transformateur, pour le meilleur… et pour le pire !
Balzac, grand sociologue avant l’heure, a illustré avec talent l’idée selon laquelle l’argent est l’un des grands analyseurs du monde social…
L'avare qui a perdu son trésor
Cette fable de La Fontaine n’est pas parmi les plus connues, mais elle dit avec clarté des vérités essentielles à propos de l’argent, et notamment sur la misère de l’avare qui entasse son argent et s’interdit de vivre…
L’argent, pour échanger des produits créés par des travaux humains
Le texte qui suit est tiré de l’entretien entre deux philosophes, Emmanuel Lévinas et Roger-Pol Droit (journal Le Monde du 2 juin 1992.)
Faire flamber les billets, un sacrilège ?
Ayant quitté pour quelques jours leur village, nos héroïnes Montse et sa sœur Rosita, deux jeunes paysannes espagnoles (cf. texte ci-dessus), musardent dans la ville voisine en état de grande fébrilité révolutionnaire au cours de l’été 1936, début de la guerre civile espagnole.
Éloge de l’argent et de la vénalité (bonjour l’éthique !)
Comme les autres, ce texte n’engage que son auteur, Michel Tournier – pour autant qu’il ait lui-même adhéré à ses affirmations joyeusement audacieuses…
Soutirer quelques sous aux plus pauvres parmi les pauvres…
Contexte : le romancier américain Philiph Roth (1933-2018) raconte la fin de vie de son père Herman, ancien agent d’assurance à Newark, ville proche de New York.
L'argent sacré des pauvres
Contexte : Jacques, jeune adolescent vivant dans une famille ouvrière de la casbah d’Alger vers les années 1920, rapporte les courses qu’il a faites dans le quartier avec le peu d’argent que lui a confié sa grand-mère. Il lui reste une pièce de deux francs en poche et souhaite la garder pour aller voir un match de foot le lendemain.
L’argent, objet de désir à l’infini ?
Charles Gide (1847-1932) est le dirigeant historique du mouvement coopératif français et le théoricien de l’économie sociale.
L’argent, une puissance génitale et féconde ?
Personnage hors du commun, Benjamin Franklin (1706-1790) fut l’un des « pères » fondateurs des États-Unis d’Amérique. Commençant sa vie comme apprenti-imprimeur, puis jeune entrepreneur en Angleterre avant de revenir à Philadelphie comme imprimeur, promoteur de bibliothèques populaires, homme politique puis ambassadeur, signataire de la déclaration d’indépendance puis de la constitution américaine, il mène en parallèle une vie de scientifique et d’inventeur compulsif avant, à la fin de sa vie, de militer activement contre l’esclavage.
L’argent de l’héritage paternel, un droit naturel indépassable ?
Philip Roth, écrivain américain (1933-2018), avait obtenu de son père qu’après le décès de celui-ci, il transmette l’essentiel de son patrimoine à son autre fils Sandy. Mais l’échéance approchant, notre auteur découvre que cette discordance de traitement avec son frère Sandy lui est proprement insupportable…
Les confessions d’une radine
Née en 1963 à Paris et vivant à New York, Catherine Cusset est agrégée de lettres classiques et écrivaine. Ouvrage publié en 2003, Les confessions d’une radine est présenté comme une œuvre à la fois d’autofiction et d’autocritique, ce qui signifie que tout y est vrai… d’un point de vue littéraire !
Les Ritals de Nogent
Né en 1923 à Nogent-sur-Marne près de Paris dans une famille pauvre d’immigrés italiens, l’auteur décrit, avec un réalisme sans fard et dans une langue crue, les rapports de domination entre les plus riches et les plus pauvres au sein de ce quartier d’immigrés italiens durant son enfance. Cœurs sensibles s’abstenir !
On m’a volé ma cassette !
Usurier, Harpagon est un avare pathologique. Il met sa fortune de 10 000 écus d’or dans sa cassette et l’enterre secrètement dans son jardin. Un jour, coup de tonnerre et gémissements : sa cassette a disparu, on lui a volé son argent, son seul vrai ami. Qui a dit que l’argent était un excitant émotionnel surpuissant ? Voyons donc…
La Complainte des tisserandes
Ce texte est une très ancienne chanson écrite vers 1180 par le poète Chrétien de Troyes et connue sous le nom de La chanson de la chemise. Elle est tirée de son roman Yvain, le chevalier au lion. Elle chante la misère des tisseuses de soie au Moyen-Âge, qui sont exploitées et ne sont pas payées suffisamment pour manger à leur faim.
Balzac (1799-1850) maître romancier des affaires d’argent ET inspirateur de commentaires puissants sur l’argent (titre général)
Titiou Lecoq a écrit un livre irremplaçable sur la vie échevelée de Balzac, qu’elle considère comme le frère en misères financières de beaucoup d’entre nous aujourd’hui. En voici quelques passages magnifiques qui traitent de questions centrales sur notre relation à l’argent et sur les duretés de la vie sociale.
Grandeurs et misères de la richesse
Poète libanais d‘expression arabe et anglaise, Khalil Gibran (1883-1931) est connu en France pour son ouvrage Le Prophète. Il nous emmène ci-dessous dans une méditation sur différentes formes de richesse, et vers un rebondissement final émouvant.
La richesse n’est pas un but en soi
Le texte qui suit est plus philosophique que littéraire : qu’importe ! Il constitue le résumé remarquablement concis de la pensée du philosophe Aristote au sujet de l’argent telle qu’elle est décrite dans son ouvrage Politique (1).
Du temps de ma jeunesse, j’ai fait la noce...
François Villon, 1431-1463, magnifique poète désargenté de la fin du Moyen Âge, nous convie à une émouvante leçon de philosophie sur l’argent.
La peur des pauvres devant l’argent
On connaît l’étonnement des historiens de la Commune (révolution des parisiens en 1870) en constatant la timidité avec laquelle les « insurgés » usèrent – ou plutôt n’usèrent pas – des fonds qui dormaient à leur disposition dans les caves des banques. Cette crainte respectueuse de pauvre devant l’or sacré, Jules Vallès, (lui-même communard engagé) l’a ressentie jusqu’à la moelle.
Avoir une chambre à soi
Un jeune homme pauvre vient d’arriver à Paris au cours des années 1850. De façon inespérée, il a trouvé une chambre à louer certes fort peu confortable, mais il exulte ! Jubilation de pouvoir, même avec peu d’argent, s’offrir le luxe d’avoir une chambre à soi. 80 ans plus tard, Virginia Woolf développera ce thème qui, sous une forme plus élégante, rencontrera une belle fortune littéraire et culturelle…