Timon, ruiné et abandonné de tous après avoir dilapidé sa fortune au profit d’amis parasites, découvre soudain un trésor…
Voici de quoi rendre blanc le noir, beau le laid, juste le faux, noble le vil, jeune le vieux, vaillant le lâche. (…) Ceci peut détourner de vous vos serviteurs, vos prêtres, et priver de secours celui qui, bien portant, suffoque. Cet esclave au teint jaune (l’or) noue et dénoue les sectes, fait bénir les maudits, aimer la lèpre blanche, promouvoir les voleurs, en leur attribuant titres, déférences et crédit (…). C’est encore lui qui fait que la veuve harassée se remarie (…) Viens maudite poussière, putain commune à tous les hommes, qui mets la brouille parmi la horde de toutes les nations.
William Shakespeare, Timon d’Athènes, IV, 3, in Tragédies, Robert Laffont, Bouquins, Paris, 1995, cité par Marcel Hénaff, Le prix de la vérité, le don, l’argent, la philosophie, Seuil, Paris, 2002.
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