Née en 1963 à Paris et vivant à New York, Catherine Cusset est agrégée de lettres classiques et écrivaine. Ouvrage publié en 2003, Les confessions d’une radine est présenté comme une œuvre à la fois d’autofiction et d’autocritique, ce qui signifie que tout y est vrai… d’un point de vue littéraire !
Je suis radine mais j’aimerais ne pas l’être. La première victime de ma radinerie, c’est moi. En effet je crois que vivre c’est dépenser, jouir, donner sans compter. Surtout, ne pas compter. Je peux me mettre en colère contre moi. Je peux réagir contre. Il n’en reste pas moins : mon premier instinct, c’est d’être radine. Je finirai comme grand-maman : invitant les autres, payant avec mon fric laborieusement économisé. Je serai la femme-qui-paie-plus-vite-que-son-ombre, mais je resterai la radine : celle qui calcule. Parfois je me demande si c’est par radinerie aussi que j’écris. Pour que rien ne se perde. Pour recycler, rentabiliser tout ce qui m’arrive. Pour amasser mon passé, le constituer en réserve sonnante et trébuchante. Pour y entrer comme dans une salle au trésor et contempler mes pièces d’or. Pour investir et faire fructifier mon capital de sensations et de douleurs (cité par le site Babelio).
Catherine Cusset, Les confessions d’une radine, Gallimard Folio, Paris, 2004.
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