L’argent, grand transformateur, pour le meilleur… et pour le pire !

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Balzac, grand sociologue avant l’heure, a illustré avec talent l’idée selon laquelle l’argent est l’un des grands analyseurs du monde social…

A l’instant où l’argent se glisse dans la poche d’un étudiant, (… celui-ci) marche mieux qu’auparavant, (…) il a le regard plein, direct, il a les mouvements agiles ; la veille, humble et timide, il aurait reçu des coups ; le lendemain, il en donnerait à un Premier ministre. Il se passe en lui des phénomènes inouïs : il veut tout et peut tout, il désire à tort et à travers, il est gai, généreux, expansif. Enfin l’oiseau naguère sans ailes a retrouvé son envergure. L’étudiant sans argent happe un brin de plaisir comme un chien qui dérobe un os à travers mille périls, il le casse, en suce la moelle, et court encore ; mais le jeune homme qui fait mouvoir dans son gousset quelques fugitives pièces d’or déguste ses jouissances, il les détaille, il s’y complait, il se balance dans le ciel, il ne sait plus ce que signifie le mot misère. Paris lui appartient tout entier.

Honoré de Balzac, Le père Goriot, La Comédie humaine, cité par Marcel Hénaff, Le prix de la vérité. Le don, l’argent, la philosophie, Seuil, Paris, 2002, p. 436

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